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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 05:40

main de fatma et mondeLe site du Conseil des unitariens et des universalistes français (CUUF), "Unitariens français", prend le relai des Etudes unitariennes pour héberger le site des Amitiés islamo-unitariennes. Il ne s'agit pas d'un transfert (les textes déjà publiés restant ici), mais d'un relai. Donc rendez-vous à nos visiteurs à la rubrique "AIU Amitiés islamo-unitariennes" du site du CUUF (lien) où ils pourront trouver de nouveaux articles et documents.

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 14:21

Dans le cadre d'un voyage en Algérie pour le 50ème anniversaire de l’Indépendance de ce pays, organisé par Michel Roussel pour le compte de la Fédération des réseaux du Parvis, un hommage a été rendu à Roger Parmentier lorsque le groupe a visité Sétif. Compte-rendu par Michel Roussel.

 

40 personnes ont pris part à ce voyage, une majorité de Franciliens, dont quelques membres du Centre pastoral parisien Halles-Beaubourg CPPHB (église Saint-Merry). Au programme, visite de villes (Annaba, Constantine, Sétif, Batna, Biskra, Bou-Saada et Alger), de 4 lieux classés au patrimoine de l’Unesco (Djemila, Timgad, Tipaza, Casbah d’Alger), de sites à couper  le souffle (balcons du Ghouffi, gorges de Palestro et de la Chiffa…) et surtout  rencontres avec des Algériens de toute sensibilité.


setif arc romainA Sétif, nous avons été accueillis à l’hôtel par un orchestre typique et des sucreries, ce qui nous a permis de nous adonner aux délices de la danse orientale. Quant à la ville, grande surprise, naguère un peu tristounette, elle est devenue vivante et active. Le fait que, pas plus qu’à Constantine, peu de femmes portent encore la m’laya noire, vêtement de deuil pour un bey très aimé du XVIIIème,  siècle, y contribue également. Musée archéologique moderne particulièrement bien présenté avec  des mosaïques uniques.


En face de notre hôtel, la fontaine Aïn el Foura, avec à son sommet une statue de femme nue. On s’interroge sur le fait que les islamistes, y compris pendant la décennie noire, n’y ont pas touché. Il faut croire que l’Algérie n’est pas l’Afghanistan ou le Nord Mali. La légende veut que celui qui boira de son eau y reviendra et plusieurs de nos participants y ont goûté.


Avec le père Maurice, curé de Sétif, nous rendons un hommage au pasteur Roger Parmentier, ex pasteur de Sétif qui devait être du voyage, mais est décédé voilà trois semaines. Témoignage de ceux qui l’ont connu, lecture d’un passage d’un de ses 23 livres (« Musulmans, nous vous aimons et nous vous respectons ») et d’un texte de prière que nous lit le père Maurice. Celui-ci nous parle ensuite de son propre parcours au service des Algériens en France au moment de la guerre et ensuite en Algérie. Passionnant de simplicité et d’amour pour cette terre. Il dirige une association d’aide aux enfants handicapés.


Ndlr - Le 8 mai 1945, une manifestation nationaliste fut réprimée dans le sang. A Sétif et dans la région, des Européens furent massacrés et de très nombreux indigènes. Les évaluations sont très variables selon les sources (jusqu’à 45 000 morts selon le gouvernement algérien). Voir l’article de Wikipedia sur ce drame qui en donne bien le contexte et le déroulement (lien)
 
Roger Parmentier a été jeune pasteur à Sétif peu après les événements du 8 mai 1945. Il y arrive avec sa femme Annette Monod et ses premiers enfants. Il y restera jusqu'en 1955 après alerté la Fédération protestante de France des premières tortures et villages bombardés. Il reste, cette fois-ci sans sa famille, à Philippeville-Skikda où il y eut aussi une répression sanglante le 20 août 1955. En automne de la même année, il est affecté à Rodez où il continuera à dénoncer la répression en Algérie. De là son engagement en faveur de l’Indépendance algérienne et plus généralement à côté des musulmans. Il en fait part dans un texte intitulé « J'aime l'Algérie et les Algériens et je voudrais pour eux un présent et un avenir heureux », publié par Gilles Castelnau sur son site « Protestants en ville » (lien).

 

Information du pasteur Jean Hoibian : à Sétif, c'est le pasteur André Michenot (beau-frère de J. Hoibian), qui lui succéda.


Ajout du 24 octobre - Sur ces évènements de Sétif, Maurice Causse nous conseille le rapport remarquable du colonel de Gendarmerie Tubert que le journaliste et écrivain Yves Courrière (1935-2012) reproduit dans « Les Fils de la Toussaint », le premier tome (publié en 1968) de « La Guerre d’Algérie » (4 tomes publiés entre 1968 et 1971). Ces quatre tomes, « Les Fils de la Toussaint », « Le Temps des léopards », «L’Heure des Colonels » et « Les Feux du désespoir » s’échangeaient discrètement en Algérie dans les années 1970 et 1980 parce qu’ils y étaient interdits par le pouvoir. Yves Courrière avait effectué plusieurs reportages en Algérie durant la guerre, interviewé de nombreux dirigeants algériens avec lesquels il a noué des amitiés.

 

Gilles Castelnau, sur son site "Protestants en ville" a reproduit cet article (lien).

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 19:27

Prière pour la sécurité et pour la paix, à Sarajevo (1), le 10 septembre 2012, dite par le Grand Mufti de la communauté musulmane de Bosnie, Mustafa Ceric, en ouverture de la réunion : « Religions et cultures en dialogue » du 9 au 11 septembre 2012


Notre Seigneur, si nous péchons, donne-nous la force de nous repentir comme Adam !

Si s'abat sur nous une catastrophe, apprends-nous à construire l'arche comme Noé !

Si le désespoir nous assombrit, éclaire-nous avec la foi honnête d'Abraham!

Si nous sommes menacés par un tyran, rends-nous le courage de Moïse!

Si nous nous laissons aller à la haine, sauve-nous par l'amour de Jésus!

Si nous sommes expulsés de nos maisons, fortifie avec Mohammed notre envie de revenir !

Notre Seigneur, nous te demandons d'unir nos cœurs pour l'Humanité entière !

Notre Seigneur, nous te demandons de renforcer nos pas vers la vérité et vers la justice !

Notre Seigneur, nous te demandons d'unir notre volonté pour la paix et la sécurité.

 

(1) A Sarajevo, il y a 20 ans, 11.000 citoyens de différentes confessions et nationalités, dont mille enfants, ont été tués à la suite de 4 années de siège et de bombardement. En 2014, il y aura 100 ans que débuta, en cette ville, la guerre 1914-1918.

 

Vingt ans après la guerre des Balkans qui a fait de Sarajevo un des lieux les plus touchés, la Communauté de Sant’Egidio a organisé avec la communauté musulmane en Bosnie-Herzégovine, l'Église serbe orthodoxe, l'archidiocèse de Vrhbosna-Sarajevo et la communauté juive en Bosnie-Herzégovine, la Rencontre mondiale pour la paix “Living Together is the Future. Religions et cultures en dialogue”


Il s'agit du plus grand rendez-vous mondial de l'année placé sous le signe du dialogue entre les acteurs des grandes religions mondiales, réunissant également des représentants de premier plan de la culture et de la vie publique européenne et mondiale. C'est la première occasion où toutes les composantes religieuses présentes en Bosnie se retrouvent pour un événement commun après la guerre.


Etaient attendus le président du Conseil des ministres italien Mario Monti, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le Premier ministre de Côte-d'Ivoire et de nombreuses personnalités internationales, le Patriarche serbe Irinej, le Métropolite russe orthodoxe Kirill, le patriarche bouddhiste cambodgien Tep Vong, Oded Wiener, représentant du monde juif en sa qualité de directeur général du Grand Rabbinat d'Israël, des représentants importants du monde musulman, ainsi que de nombreux cardinaux, patriarches, évêques et représentants des grandes religions mondiales.

 

mustafaceric_et_benoit16.jpg

Mustapha Ceric et Benoît XVI

 

Le pape Benoît XVI, en se rendant à Assise l'an dernier à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'initiative voulue par Jean-Paul II, a renouvelé ce qui est désormais défini comme l' “esprit d'Assise” qui fait du dialogue interreligieux et culturel un choix stratégique, à long terme, pour parvenir à la paix dans de nombreuses régions du monde.


Il apparaît comme évidence que le dialogue devient de plus en plus une nécessité, du fait notamment des situations de tension et d'instabilité dans tout le Moyen Orient qui n'ont pas encore été résolues. La rencontre de Sarajevo (à laquelle participeront de nombreuses personnnalités religieuses libanaises) a lieu quelques jours avant le voyage délicat de Benoît XVI au Liban.

 

Communiqué de la Communauté Sant'Egidio, Piazza di S.Egidio 3/a – 00153 Roma - Tel 39.06585661 - Fax 39.065883625, www.santegidio.org Email – om@santegidio.org, transmis à la Correspondance unitarienne par Philippe de Briey

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 15:15

evangile et liberte l etrangerEvangile et Liberté publie dans sa livraison n° 262 d’octobre 2012 consacré à la situation de l’étranger, un article de Roger Parmentier à la rubrique « Interpeller » (p. 16) et sous le titre : « Cher frère musulman, salut à toi ! » : " Vous honorez Issa-Jésus et vous le considérez comme un grand prophète… ça tombe bien, moi aussi ! Chrétien très critique de ma propre religion (on dit « libéral ») [...] ". Bien entendu, un prophète qui n'est pas Jésus-Dieu, la seconde personne de la Trinité, qui ne porte pas la croix salvatrice ... ceci en espoir d' " un meilleur dialogue plus prophétique que dogmatique ".


L'auteur reprend ici ce qu’il avait récemment publié en mars 2011 aux Editions l’Harmattan : «Musulmans nous vous respectons et nous vous aimons » et que nous avons présenté sur le site ici présent des Amitiés islamo-unitariennes (lien) et dans les Actualités unitariennes (lien).

 

Ajout du 6 octobre 2012 : le point de vue de Maurice Causse (son message du 30 septembre à la Correspondance unitarienne)

 

Ce numéro consacré à Roger Parmentier (lien) a l'intérêt de présenter le vaste éventail de ses orientations. Sans le suivre dans ses orientations politiques, je crois que lorsqu'il établit un parallélisme de fait entre Jésus et Mohammed, c'est une parole à valeur symbolique de fond. Elle était déjà proposée par François Hauchecorne à la fin de la Guerre d'Algérie, notamment dans son livre Chrétiens et Musulmans au Maghreb. A la fin du XIX° siècle, dans sa Lettre sur l'Unité divine (1897), le Cheikh Mohammed Abduh disait que certaines tendances du protestantisme moderne étaient très proches de l'islam, à part la reconnaissance de Mohammed comme Prophète. Il visait en particulier les milieux du libéralisme protestant français auquel a appartenu un Théodore Monod. Celui-ci, qui fut l'organisateur du très piétiste Tiers-Ordre des Veilleurs constitué sur le modèle du Tiers-Ordre franciscain, d'après la Règle de Capistran publiée en 1901 par Paul Sabatier, est bien représentatif de la tendance évoquée par Mohammed Abduh.

 

Du point de vue très objectif de l'Histoire, cette reconnaissance prophétique de Mohammed peut disposer de bons arguments, autres que la simple dévotion. La science historique élève des doutes légitimes sur la tradition musulmane prise dans son ensemble ; mais l'étude critique des traditions historiques portant sur la période primitive du désert établit avec, à mon sens, cohérence et solidité : Mohammed est bel et bien apparu, à l'intérieur de sa tribu, comme un prophète, et même sans doute un prophète chrétien, arien; sa tradition a progressivement pris son autonomie pour donner l'islam que nous connaissons.

 

Dire cela n'est pas l'orner de toutes les vertus. Dans la Bible, le prophète Osée dit que le massacre des prêtres de Baal sur les ordres du prophète Elie fut un crime. Jésus n'a certes pas commis de crime ! mais sa vision du Jugement Dernier au Mont des Oliviers n'aurait jamais tenu la route pendant 2 000 ans sans l'interprétation donnée par Paul. Autrement dit, en restant sur le terrain strict de l'honnêteté historique et religieuse, l'attitude d'un Parmentier mérite d'être relevée, et la provocation qu'elle comporte accueillie dans le mouvement unitarien. J'ajouterai même que le patriarche nestorien Timothée Ier retenait certains éléments trinitaires dans le Coran ...

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 10:36

Dialogue entre un musulman internaute et un unitarien, par messagerie électronique à l’adresse de la Correspondance unitarienne, paru dans les " Libres propos " du bulletin n° 110 de la Correspondance unitarienne, décembre 2011


Ketrouci B. – le 17 novembre 2011 - Bonjour, Pourriez vous me dire si les premiers chrétiens étaient unitaristes ; si oui sur quels écrits repose votre affirmation. En vous remerciant d’avance pour votre réponse . Meilleurs salutations.

Jean-Claude Barbier (chrétien unitarien, Bordeaux) - Cher Monsieur. L'unitarisme est issu du courant anti-trinitaire qui fut l'une des Réformes du XVIème siècle ; donc on ne peut pas utiliser cette dénomination (les unitariens plutôt que les unitaristes) pour les premiers chrétiens.
Ce n'est qu'au début du IIème siècle que la divinité de Jésus devient évidente pour la plupart des chrétiens issus du paganisme (voir les épîtres d'Ignace, évêque d'Antioche, vers 110). Les judéo-chrétiens n'y adhèrent pas, mais ils sont en perte de vitesse depuis la chute de Jérusalem en 70 contre les Romains. Encore au IIème siècle, les Nazôréens exilés à Pella en actuelle Jordanie et les Ebôniens (des judéo-chrétiens hostiles à l’apôtre Paul) maintiendront leur refus de cette divinisation.
Vous pouvez consulter des textes sur notre site des Etudes unitariennes (lien). Bien à vous.
KB - Merci infiniment pour votre réponse , mais excusez moi d'insister : selon vous les premiers chrétiens étaient-ils unitariens ou trinitaires ? Dans l'attente de vous lire. Bien cordialement.
JCB - Les théologiens chrétiens n'ont commencé à parler de Trinité qu'à la fin du IIème siècle (avec notamment Tertullien), et ce n'est qu'en 325, avec le concile de Nicée, que Jésus a été considéré comme Dieu le Père qui s'est incarné en lui, donc le début du dogme trinitaire. Dans le Nouveau testament, la Trinité n'est pas dite ; il y a seulement trois entités bien distinctes (donc un système ternaire et non trinitaire) : Dieu le Père, Jésus son « Fils », et le Saint-Esprit. Dieu reste Un dans le Nouveau Testament. Les chrétiens unitariens pensent que Jésus a été un simple homme (en cela, ils sont comme les juifs ou les musulmans), et ils admirent son enseignement et la façon dont il a vécu sa religion. Les judéo-chrétiens du 1er siècle pensait que Jésus était un prophète et qu'il était le messie attendu pour la Fin des temps.
KB - Vous dites que les judéo-chrétiens du Ier siècle pensait que Jésus était un prophète et qu'il était le messie, y a t'il un écrit, une trace qui affirme ca ?
JCB - Cher Kétrouci. Vous avez tous les textes du Nouveau testament à lire !  Maintenant, c'est aux lecteurs de se faire une idée. Pour vous aider, je vous ai conseillé les textes de notre site "Etudes unitariennes". Au Ier siècle, les adhérents à la nouvelle voie eschatologique ouverte par Jésus (à la suite de la mouvance baptiste de Jean-Baptiste) - nouvelle voie juive - étaient appelés par les autorités juives et romaines les "nazôréens" (ce qui correspond probablement aux "nassara" que l'on retrouve dans le Coran). Ils étaient juifs et pratiquaient le sabbat et les prières au Temple.
A Antioche, au milieu du premier siècle, les autorités romaines désignent par "chrétiens" (= adeptes du Christ) les "païens" qui se rallient à cette nouvelle voie juive à la suite des prédications de Pierre, Paul et Barnabé, etc., et suite à la décision de Jérusalem comme quoi les païens convertis n'étaient pas soumis à la circoncision, ni aux interdits alimentaires.
Ceci sont des données historiques, en réponse à vos questions. Maintenant, est-ce que Jésus est le Messie annoncé par les textes messianiques ? ou autre chose ? cela dépend de vous même, de votre appréciation, etc. Les unitariens ne sont pas prosélytes, ne cherchent pas à convertir, et donnent seulement des informations d'ordre historique ou autre afin que chacun se fasse son opinion. Bien à vous.
KB - Très bien, permet moi une dernière question : qu'est ce qui vous empêche de croire en prophétie de Mohamed (saw). Bien cordialement.
JCB - Je connais l'histoire de Muhammad que j'apprécie à sa juste valeur. Pourquoi voulez-vous que je "crois" en lui ? Qu'est-ce qu'il y a à croire ? Je sais qu'il a été reconnu comme prophète par tous ceux qui se disent musulmans.
KB - Toute personne qui se dit croire en Dieu doit croire en tout ses messagers non ?
JCB - Je suis croyant en l'existence de Dieu, mais le discours des prophètes qui disent ceci ou cela est à examiner cas par cas et avec esprit critique, car ce sont des discours humains. Pour moi, Jésus ou Muhammad ne font pas exception à cette règle. Dieu est Dieu et les prophètes reconnus par les gens comme tels sont de simples humains avec leurs qualités et leurs défauts, et leurs discours n'engagent qu'eux mêmes ! Libres aux autres d'y adhérer ou non. Bien à vous.
KB - Même si c'est un humain qui vous vient de la part de Dieu cela ne change t'il rien à vos yeux ?
JCB – Ne vous ai-je point dit toute mon attention à ce que font, disent ou écrivent les humains ? La Bible est une bibliothèque dont tous les auteurs de livres qui ont contribué sont tout à fait dignes d’intérêt ; il en est de même du Coran qui est une compilation des « révélations » que Muhammad dit avoir reçues de Dieu ; mais ni la Bible ni le Coran ne sont « la Parole de Dieu » comme l’affirment nombre de croyants avec crédulité ; ce sont tout simplement des écrits humains de croyants en Dieu. Ils n’en ont d’ailleurs, à mes yeux, qu’un plus grand mérite.
Le théisme, qui s’est développé avec le siècle des Lumières, établit la distinction entre les formes particulières de religion – celles dont nous avons héritées, que nous pratiquons, et qui s’inscrivent dans une histoire culturelle avec des prophètes et des « révélations » - et puis l’existence de Dieu qui, elle, est transcendante à ces formes particulières et qui relève des vérités universelles accessibles à notre raison. Ce fut, me semble-t-il, un progrès qui a permis de relativiser ces religions vécues tout en leur accordant le mérite qu’elles peuvent avoir et en reconnaissant leurs richesses culturelles et spirituelles ; sans oublier d’éviter, enfin, le prosélytisme religieux et les guerres de religion !
Je partage bien volontiers  le bonheur des croyants qui vivent leur religion avec joie et sans fanatisme, en acceptant les religions des autres. Cessons de penser que « ma » religion est meilleure ou supérieure à celle des autres ; elle est tout simplement celle qui me sied le mieux, qui m’épanouit, où je trouve mes repères, où je puise des nourritures spirituelles, celle dont les récits et les enseignements me touchent profondément, bref qui me rend heureux. Ce que je vous souhaite de tout cœur et très fraternellement.
KB - Merci infiniment d’avoir pris le temps de répondre à mes questions bien que je ne suis pas d’accord avec vous sur bon nombre de points, mais bon ainsi va le Monde. Salutations.
JCB – Bien à vous aussi.

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 10:26

Les juifs sont nos « pères » et les musulmans « nos fils », par Roger Parmentier, pasteur ERF (texte rédigé avant novembre 2010 et toujours d’actualité), article à la Une du bulletin n° 110 de la Correspondance unitarienne, décembre 2011.

ajout du 5 janvier 2012 : ce texte a été traduit en italien sur le site des chrétiens unitariens d'Italie (cicu.altervista.org, lien) par Giacomo Tessaro et Filippo von Wittelsbach sous le titre "Padri e figli", le 5 janvier 2012.

 

Si les juifs sont nos « pères », les musulmans ne sont-ils pas nos « fils » ? Ne devons-nous pas honorer les uns, les respecter et leur manifester notre reconnaissance émue pour avoir traversé de si grandes épreuves et pour le patrimoine qu’ils nous ont transmis, de valeur inégale, et quelles que soient les erreurs et les fautes qu’ils ont pu commettre (qui n’en commet pas ?) et dont les conséquences apparaissent au cours des ans, nous souvenant qu’on ne choisit pas ses parents ?


Et si les musulmans sont nos « fils », ne devons-nous pas honorer pareillement ces autres, les respecter et leur manifester notre compréhension émue et notre solidarité pour s’être efforcés, malgré nos erreurs et nos fautes, d’accueillir et de tenter de faire fructifier ce qu’ils estimaient le meilleur de nos patrimoines, mais hélas aussi d’avoir subi l’influence de nos folies et de nos crimes ?


Les deux « réflexions » sont à mener conjointement. D’autant qu’elles pourraient s’éclairer mutuellement, d’autant qu’il s’agit d’une Histoire commune.


La réflexion sur notre relation à l’islam et aux musulmans est d’autant plus nécessaire et urgente que nous héritons d’une situation gravement déséquilibrée dans nos Eglises : autant le judaïsme est pris en considération (parfois même au détriment de l’Evangile de Jésus) autant l’islam est ignoré, suspecté, dévalorisé… Les textes fondateurs du judaïsme ont été joints au Nouveau Testament pour former notre Bible (le concept de la « Parole de Dieu » ayant permis de les traiter sur un pied d’égalité avec les évangiles), l’enseignement de l’hébreu et du judaïsme ancien, l’hypertrophie de la place de l’Ancien Testament dans les prédications et les études bibliques paroissiales, surtout dans les Eglises de tradition calviniste (consciemment ou non), notre piété juive, car formatée par le chant des psaumes longtemps en situation de monopole, et bien d’autres éléments semblables, tout cela pèse d’un poids considérable en faveur du judaïsme, tout cela renforcé par les abominations du nazisme, conduisant aussi généralement, au moins pour un temps, à un philo-sionisme protestant.


Par contre le Coran et l’islam ne sont guère étudiés dans les facultés de théologie et dans les paroisses, ni l’histoire des musulmans depuis l’origine, les mauvais traitements qui leur ont été infligés par nos christianismes provoquent en retour des actions analogues, tout cela aggravé, en des temps récents, par les luttes des décolonisations et pour l’indépendance des peuples musulmans, et l’indignation grandissante des musulmans (et spécialement des « islamistes ») devant l’injustice commise envers les Palestiniens et la ville de Jérusalem en particulier… Tout cela n’a pas favorisé une approche respectueuse et apaisée de l’islam, une ouverture de cœur et d’esprit à l’égard des musulmans. L’urgence de la situation internationale dans ce domaine ne devrait-il pas décider la Fédération des protestants de France (FPF) à encourager une réflexion de nos Eglises sur leur relation (inexistante) à l’islam et au monde arabo-musulman ?


Il se pourrait aussi que l’étude respectueuse et critique de l’islam et de l’histoire des musulmans puisse contribuer à notre réflexion théologique, à l’étude respectueuse et critique de nos christianismes et des judaïsmes d’autrefois et d’aujourd’hui. Ces études pourraient contribuer à la recherche de compréhension et d’entente, d’accord spirituel, même avec ceux qui se croient (ou que l’on croit) adversaires, comme Jésus nous l’a demandé (Evangile selon Matthieu, 5.25-26).


Nous pourrions nous demander : Pourquoi a-t-il fallu que naisse l’islam ? Qu'est-ce qui a poussé les musulmans, bien qu’ayant accueilli une grande part de nos héritages juifs et chrétiens, à en refuser une partie avec indignation et à inventer une voie partiellement nouvelle ? Si nos christianismes avaient été de meilleure qualité, plus authentiques, l’islam serait-il né ?


Le dialogue respectueux avec nos frères-fils musulmans peut-il et doit-il d’urgence être entrepris, pas seulement dans un premier temps en évitant les « sujets qui fâchent », mais en arriver à nous entretenir des « sujets qui fâchent » sans se fâcher.


P.S.  Il faut le répéter : il y a urgence : la douleur et l’indignation d’un grand nombre de musulmans sont tels que la planète est à feu et à sang, que le pire nous attend vraisemblablement, et que nous devons agir et penser conformément à l’Evangile de Jésus.

Le pasteur Roger Parmentier est membre des Amitiés islamo-unitariennes

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 15:50

Dimanche 16 octobre 2011, Marche ouverte à toute personne respectueuse des convictions d’autrui. But : fidèles à nos fois respectives,

- nous nous rapprochons de Celui qui est tout proche de nous

« Quand Mes adorateurs t’interrogent sur Moi, [dis-leur que] Je suis tout proche et je réponds à l’appel de qui M’invoque quand on M’invoque ». Coran, s. 2, v. 186. « Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître… » Luc 24, 13-16

- nous cheminons ensemble, mus par le même Souffle

«…et rappelez-vous la grâce de Dieu quand - d’ennemis - Il a fait de vous des frères, par Sa grâce, en mettant vos coeurs à l’unisson » Coran, s. 3, v. 103. « Oh ! Quel plaisir, quel bonheur de se trouver entre frères ! … Là, le Seigneur a décidé de bénir : c’est la vie pour toujours ! » Ps. 133, 1 et 3. "Je suis la voie" Jean XIV, 6Coran I, 6

 

Manifestation : rencontre au Couvent des Capucins (32 rue Boissonade, métro: Raspail), puis marche : Rue Boissonade – Bd Raspail - Bd Arago – Bd Saint-Marcel – Rue Geoffroy Saint-Hilaire – Place de l’Emir Abdel-Kader – Place du Puits de l’Ermite , enfin arrivée à La Grande mosquée (2 bis, place du Puits de l’Ermite, métro : place Monge)


Programme :

10h Couvent des Capucins : mot d’accueil du frère gardien de la communauté, et prières d’ouverture,

10h45 « Frère François dans mon itinéraire spirituel et mon engagement citoyen », par Josette Gazzaniga

11h45 présentation des acteurs du comité d’organisation ; repas tiré du sac sur place ; puis marche vers la mosquée

14h15 Grande mosquée : mot d’accueil du directeur de l’institut Alghazali, prières d’ouverture

14h45 « Abdelkader dans mon itinéraire spirituel et mon engagement citoyen » par Djelloul Seddiki

15h45 prières de clôture ; visite guidée de la mosquée


Font partie du comité d’organisation

Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne : Khaled Roumo, Saïd- Ali Koussay, Catherine Stroebel, Fatima Djerboa

Institut Alghazali de la Mosquée de Paris : Djelloul Seddiki

Comité Interreligieux de la Famille Franciscaine : Josette Gazzaniga

Service des Relations avec l’Islam : Christophe Roucou, Jean-François Bour, Colette Hamza

Groupe du Foyer Islamo-Chrétien : Bettoune et Marc Galdeano

Amis de la Paix (le Mans) : Adji Drame, Hilaire Bodin

Mouvement International des Responsables Chrétiens : Norbert Ducrot

Commissions de l’Association Internationale Soufie (Alawiya) : Fouzia Oukazi

Les Frères Maristes de France : Paul Bissardon, Bernard Meha

Délégation aux Relations avec l'Islam sur l'Essonne : Hélène Diximier

Association des Ecrivains Croyants : Christophe Hening

Groupe de Réflexion et de Connaissance de l'Océan Indien : Bakari Misbahou

Les scouts Musulmans de France : Younès Aberkane


Date limite des inscriptions : 13 octobre 2010. Fiche d’inscription avec nom, prénom, association, à envoyer au frère Paul Bissardon : 21 bis, rue Dareau, 75014, pbissardon@yahoo.fr

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 11:16

Maurice Cabana-Proulx, historien québécois, de spiritualité unitarienne-universaliste, a animé une conférence-débat sur " Le dialogue chrétien-musulman et l’apport arabo-musulman à l’éclosion de la civilisation de l’Occident ", le dimanche 9 janvier 2011 à Ottawa, dans le cadre de l'Eglise unie du Canada.


Voici le contexte de cette manifestation :


" Le texte ci-dessous devait servir à préciser la thématique d’une rencontre que je leur proposais. Edward Barbezat, pasteur de St-Marc, de l'Eglise Unie d'Orrawa, et moi sommes allés rencontrer l’imam de la mosquée de Gatineau, Ahmed Limame, lequel s’est rallié avec enthousiasme au projet. L’évènement du 11 janvier a donc rassemblé des gens d’Ottawa et de Gatineau, des chrétiens, des unitariens et des musulmans et j’ose dire que le «dialogue» a été chaleureux, fraternel et très productif.


Les deux congrégations de la communauté unitarienne d’Ottawa ont organisé des rencontres semblables par le passé mais, comme pour la quasi-totalité de leurs initiatives, elles se sont déroulées dans la langue de Shakespeare. Je me suis donc tourné vers L’Église Unie du Canada (notre Eglise «réformée» au Canada). En plus d’être très proche des unitariens en ce qui concerne les questions sociales et politiques, elle a des paroisses francophones. J’ai donc trouvé chez les gens de St-Marc des collaborateurs sympathiques." (message du conférencier à la Correspondance unitarienne, le 14 mai 2011).

 

Introduction à la conférence :


francois-d-assise et sultanEst-il  possible, au 21e siècle, de tirer des leçons utiles du Moyen Âge ? L’«Âge d’or» de la civilisation islamique, qui a eu lieu pendant le Moyen Âge, peut-elle nous inspirer ? Je préfère poser la question suivante : Comment peut-on craindre un «choc de civilisations»  entre l’Orient musulman et l’Occident chrétien lorsque l’étude de l’Histoire nous révèle tout ce que ces civilisations ont en commun ?

 

rencontre de saint François d'Assise et du sultan d'Egypte : bien qu'ayant tournée court, elle a eu le mérite d'existée.

 

Seul un euro-centrisme myope et pessimiste peut véhiculer l’idée que le Moyen Âge a été une période de noirceur : la lumière était très vive et elle venait de l’Est. Pendant des siècles, l’empire arabo-musulman a porté la civilisation des parties ouest de l’ancien empire romain sur son dos. Cet empire a été pour l’Europe la source de découvertes scientifiques et médicales, l’innovateur technologique et, avec Byzance, le conservateur et continuateur du patrimoine gréco-romain. Dans l’Occident, nos chiffres, plusieurs de nos mots et plusieurs de nos aliments sont arabes.  Comme cette question est très vaste, notre conférence  va se concentrer sur les points de rencontre entre civilisations que furent l’Andalousie, la Sicile et, en moindre mesure, la «Terre Sainte».


Si nos origines se ressemblent, que faire des importantes différences qui pourraient nous séparer aujourd’hui ? Là aussi, l’Âge d’or peut nous proposer des pistes de solution.  Pendant presque toute cette période, l’exhortation coranique à la tolérance a été respectée, et la tolérance a souvent engendré la collaboration. Que ce soit à Bagdad, à Palerme ou à Tolède, la civilisation européenne en construction a trouvé des interlocuteurs, des enseignants et parfois même des alliés dans le monde arabo-musulman.  On n’est certainement pas moins capables de communiquer que nos ancêtres du Moyen Âge !

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 08:20

roger_parmentier_musulmans.jpgLe pasteur protestant de l'Eglise réformée de France, Roger Parmentier, vient de publier "Musulmans nous vous respectons et nous vous aimons", aux éditions de L’Harmattan (Paris, mars 2011, 90 p.) - en sous-titre : Appels aux musulmans, aux juifs sionistes et non-sionistes, aux chrétiens protestants et catholiques, en faveur de l’estime, du respect et de l’attachement réciproques. Articles et appels dont certains ont paru dans Le Monde et Témoignage chrétien à nos frères musulmans et Arabes (ou les concernant).

 

Vous trouverez une présentation de ce livre dans nos Actualités unitariennes du 6 avril 2011 "Appel du pasteur Roger Parmentier aux musulmans et aux autres" (lien)

 

Chers frères Musulmans,
Au nom de Dieu « clément et miséricordieux » qu’aima Mohamed
et
Au nom de Dieu généreux qui inspira Jésus,
faisant lever son soleil sur les bons et les méchants
Nous vous en supplions,
Montrez-vous compatissants envers nous, malgré nos torts,
et envers toutes les populations innocentes et meurtries,
Cherchez davantage à convaincre qu’à vaincre
Et coopérez à la construction de l’avenir heureux de l’humanité.
Pardonnez les offenses de ceux qui vont ont offensés.
Cherchons ensemble les chemins de la justice et de la paix.

 

Roger Parmentier est membre des Amitiés islamo-unitariennes

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 01:48

"Itinéraires Spirituels" est un atelier du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne (GAIC)


Karima Berger et Christine Ray vous proposent un atelier le dimanche 19 décembre 2010, de 16h à 18 heures, à l'Espace Le Scribe l'Harmattan, 19 rue Frédéric Sauton / Place Maubert, Paris V°, métro Maubert-Mutualité. Participation aux frais 4 €


epitre_des_freres_de_la_purete.JPGKarima BERGER est née en Algérie. Elle a publié plusieurs romans et nouvelles. Eclats d'islam, Chroniques d'un itinéraire spirituel, publié en 2009 aux éditions Albin Michel est un journal qui en écho aux « bruits » multiples de l’actualité de l’islam, cherche à renouer le fil d’une intériorité de l’entre-deux en tissant sa propre part spirituelle, en tant que sujet singulier, femme, musulmane et laïque. Son dernier ouvrage, un recueil de nouvelles, Rouge Sang Vierge vient d’être publié aux Editions El Manar.


Epître des frères de la pureté, Bassorah, 10ème siècle


Christine RAY a vécu plusieurs années en Algérie dans les années 80, où elle était journaliste. Elle a notamment publié Le cardinal Duval, un homme d'espérance en Algérie, éditions Cerf et Christian de Chergé, la biographie spirituelle du prieur de Tibhirine, récemment réédité chez Albin Michel. Actuellement artiste peintre et directrice de collection Témoins d'humanité, éditions de l'Atelier.

 

Ces ateliers proposent, entre chrétiens et musulmans un partage spirituel dans l'esprit suivant :


Chrétiens et musulmans, chacun(e) est objet d’un paradoxe que seul le Créateur peut aider à soutenir : d’un côté on est appelé par Dieu individuellement, à travers un itinéraire particulier fait d’innombrables face à face, dans une solitude absolue ; et de l’autre, on voit s’inscrire cet itinéraire dans un cheminement communautaire selon une tradition spécifique.

 

De même que le partage est possible et même indispensable au sein d’une même communauté, il l’est aussi d’une communauté à l’autre dans une humanité qui va à la rencontre de son Seigneur.

 

Déroulement des rencontres : Un petit groupe de chrétiens et musulmans vit ce partage, depuis la rentrée 2006-2007, selon une éthique bien définie : il s’agit de faire part, d’une manière libre, simple, claire et sincère, de notre rencontre avec Dieu en s’attachant aux deux dimensions personnelle et communautaire, aux moments forts, aux souvenirs de figures qui nous ont soutenu(e)s et aidé(e)s …


But et finalités : Le but en est certainement de nous soutenir mutuellement dans nos fois respectives en constatant comment Dieu nous choisit librement, en façonnant chacun et chacune d’entre nous d’une manière unique et similaire à la fois, comment Il se rend présent dans nos vies et comment Il accomplit Sa promesse au fil des jours.


Il s’agit aussi de découvrir nos religions respectives à travers un itinéraire personnalisé où l’expérience vécue, éclairée par les connaissances livresques, dessine nos profondes identités.


Principes à respecter :

1. un itinéraire spirituel se partage et ne se discute pas,

2. aucun esprit missionnaire ne préside aux échanges,

3. nous évitons de verser dans des préoccupations psychanalytiques ou thérapeutiques. 

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