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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 09:25

par Jean-Claude Barbier (à la suite de l'article précédent "le travail de deuil avec la figure du Serviteur souffrant"). L'article présent a été publié le jeudi 27 mars 2008 dans les Actualités unitariennes et transféré ici.

Et, voici, deux d’entre eux, en ce jour même [le dimanche où les femmes constatèrent le tombeau vide], partaient pour un village éloigné de soixante stades de Jérusalem, qui avait nom Emmaüs / Amaous [non localisé], et ils s’entretenaient entre eux de tout ce qui était survenu. ".

Chemin faisant, un autre voyageur se joint à eux. Le texte avance que c’est Jésus lui-même, mais il est dit que " leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître " (Lc 24, 15-16). Restons en donc pour l’instant à un voyageur !

Il leur dit : " Quelles sont ces paroles que vous échangez entre vous en marchant ? ". Et ils s’arrêtèrent, le visage sombre. Répondant, l’un, du nom de Cléophas, lui dit : " Toi seul séjournes à Jérusalem et ne sais pas ce qui y est arrivé ces jours-ci ! ". Et il leur dit " Quoi donc ? ".

Ils lui dirent : " Ce qui concerne Jésus le Nazaréen, qui fut un homme prophète puissant en œuvre et parole devant Dieu et tout le peuple, et comment l'ont livré nos grands prêtres et nos chefs pur être condamnés à mort et m’ont crucifié. Or nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël ; mais, avec tout cela, voici le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. Mais aussi quelques femmes d’entre nous nous ont stupéfiés, étant arrivées à l’aurore au tombeau, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues disant avoir vu aussi une vision d’anges qui disent qu’il est vivant. Et certains de ceux qui sont avec nous sont allés au tombeau et ont trouvé les choses comme les femmes avaient dit, mais lui, ils ne l’ont pas vu ! ".

Et il leur dit: " O hommes inintelligents et lents de cœur à croire en tout ce qu’on dit les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela et ainsi entrât dans sa gloire ? ". Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait. "

Arrivés à Emmaüs, les deux compagnons pressent le voyageur inconnu à rester avec eux. Ce dernier rompt le pain et les compagnons reconnaissent alors Jésus en ce geste, mais le voyageur devint invisible (dit le texte) ... ou avait déjà repris sa route.

Et ils se dirent l’un à l’autre : " Notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous, quand il nous parlait sur le chemin, quand il nous expliquait les Ecritures ? "

Les pèlerins d’Emmaüs par Jean-Marie Pirot-Arcabas, vu sur le site "Prier à partir d’une œuvre d’art".

Arcabas est né en 1926 en Lorraine (France), voir son site

Les disciples sont attablés à l’auberge d’Emmaüs avec le voyageur inconnu qui leur explique les Ecritures et en qui ils vont reconnaître Jésus.

Le texte de Luc (24, 13-35) est limpide et n’appelle pas de commentaire. Il explique fort bien comment les disciples ont pu se ressaisir à partir d’une relecture des textes messianiques qu’ils appliquèrent à Jésus. Le déclencheur en fut un fait réel : le tombeau vide ; ce qui fait que la foi chrétienne est vécue avec autant d’assurance et sous forme de témoignage. Elle n’est plus seulement une espérance messianique, mais le début d’une réalisation de celle-ci grâce à la Passion et la Résurrection de Jésus conformément aux Ecritures.

Dans le contexte culturel et religieux de l’époque, la Résurrection s’est rapidement imposée comme l’explication évidente du tombeau vide, occultant ainsi l’autre explication, celle d’un enlèvement par la famille de Jésus.

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